Certains jours, devant ma page blanche, un dictionnaire des synonymes dans une main, un crayon dans l’autre, je raye, je rature, je râle, je vitupère. J’essaye de faire jouer aux mots la mélodie des idées que j’ai dans la tête. Mais rien à faire, ça chante faux, ça déraille dans les lieux communs et les phrases toutes faites, celles qu’on a lues cent fois et détestées quatre-vingt-dix-neuf. Les « j’avais décidé de partir pour ne plus revenir » ou » Dehors, il faisait chaud mais j’avais froid à l’intérieur… »
Bref, je patauge, je rame puis, je sèche. Et immanquablement, vient le moment où je me demande si je sais écrire.
Bon, évidemment que je sais écrire comme on sait écrire, lire ou compter. Je sais dessiner et chanter aussi, c’est Cosminou qui le dit mais loin de moi l’idée et même l’envie de me lancer dans la BD ou de participer à The Voice. J’ai un minimum de lucidité sur mes vraies capacités dans ces domaines.
Parce que parfois il ne suffit pas de savoir faire les choses, il faut savoir BIEN les faire. Et toute l’ambiguïté réside dans ce qu’on entend par ‘bien’. Oui je sais aligner les mots tantôt harmonieusement, tantôt maladroitement. J’arrive à exprimer mes idées, mes émotions à travers l’écriture. Mais…
À partir de quand une compétence devient un talent ?
Parce que ça nous plaît ?
Parce qu’on a envie de ne faire que ça ?
Parce que c’est facile pour nous ?
Parce qu’un jour quelqu’un qui compte pour nous a dit « tu écris bien » ou « j’adore te lire » ou « toi, tu sais écrire ».
Comme tout ce qui concerne le domaine de la créativité, la part de subjectivité est énorme. On produit une oeuvre avec ses compétences, son vécu, sa sensibilité. On a une idée plus ou moins précise de ce qu’on voudrait exprimer. Et faire coïncider ce qu’on voudrait dire avec la façon dont on voudrait le dire relève souvent du funambulisme.
Quant à ceux qui reçoivent notre création, ils le font avec leurs propres connaissances et émotions. Et on s’expose forcément à l’éventualité de retours négatifs, à une incompréhension ou du désintérêt. Rares sont les artistes même parmi les plus grands qui font l’unanimité. On trouve encore des personnes pour décréter que Picasso ne savait pas dessiner et c’est leur droit.
Écrire c’est la promesse d’une belle rencontre… ou la possibilité d’un rendez-vous manqué.
Sachant cela, l’important n’est plus de savoir si on écrit bien mais plutôt de se demander si ça nous rend heureux. Si c’est le cas, on fonce sans se poser de question. On se fait plaisir avant tout. Et au même titre qu’il y aura toujours quelqu’un pour ne pas aimer ce que l’on fait, il y aura peut-être toujours au moins une personne pour apprécier ce que l’on fait… Logique, non ? Alors en attendant d’être édité(e) et de noyer l’humanité sous les millions d’exemplaires de notre prose, on ouvre un blog, on prend un cahier… Et on ne se demande plus si on écrit bien… on écrit !
Oui le tout est toujours de se faire plaisir Aileza.
Comme tu le dis nous ne plairons jamais à tous et c’est je crois le lot de tout le monde. Mais si nous mettons notre passion dans la balance et nous restons nous-mêmes, je suis certaine que nos mots seront reçus et appréciés par des personnes qui nous diront « j’ai beaucoup aimé »!
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J’aime l’idée de « mettre sa passion dans la balance » Tu as toujours le don de trouver les expressions qui font mouche 🙂
Bises ❤
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très belle et intéressante réflexion ! Quoi qu’il arrive, tes textes ne plairont a tout le monde, c’est un peu moi quand je rencontre quelqu’un qui me dit qu’il n’a pas accroché avec les Harry Potter, dans ma tête je me dis « nan mais what ?? » et pourtant c’est leur droit ( les pauvres fous !!! 🙂 ) L’important c’est que tu y prennes du plaisir, ce qui n’exclue pas quelques moments de découragements,ou de sensation de ne pas y arriver … ( et je sais de quoi je parle ^^) un jour la phrase arrivera au moment ou tu t’y attends le moins, en faisant la queue au supermarché, par exemple ! ( j’espère que tu as mis un carnet et un crayon dans ton sac !!!)
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Oh la la ! Non toujours pas de petit carnet dans mon sac 😳 mais je me sers de google keep (tu sais la petite ampoule) sur mon portable 😉 Mais je suis d’accord le carnet s’impose, je vais y venir forcément…
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ah mais tu es juste plus moderne que moi ! :-))) du moment que tu trouves un moyen de garder ton idée…
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Mais rien ne remplacera jamais la fluidité procurée par un crayon glissant sur le papier… Donc j’aurais un carnet, un jour 😉
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Hey coucou 🙂 Le plus important c’est de se faire plaisir, le reste c’est accessoire. Personnellement, j’écris parce que ça me vide la tête. Elle est encombrée de tellement de choses, alors quand une idée d’histoire la remplie d’autant plus, je l’écris pour qu’elle s’évanouisse et me laisse en paix ^^
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Il y en a des choses dans nos petites têtes 😉 Tu as raison l’écriture permet de faire le vide ou de faire le point aussi sur des choses qui nous tiennent à coeur. Merci d’être passée par ici 🙂
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Et il est si different d’ecrire pour soi, sur un blog qui nous appartient, avec des lecteurs deja partiellement conquis… Et écrire pour les autres, écrire des textes longs, écrire une histoire… Ce qui compte effectivement, c’est d’ecrire, malgré les doutes. Et vive le dictionnaire des synonymes ! 😊
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Ecrire un roman c’est un peu jeter une bouteille à la mer. « Notre vie en dépend » ou plutôt « c’est essentiel pour nous » mais peut-être que personne ne lira jamais ce qu’il y a à l’intérieur…
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je me pose la question à chque fois que je n écris pas pdt longtemps comme actuellement
certes j écris sur le blog mais à rythme pépère et surtout plus de récits de voyage
j ai d autres choses qui me prennent tout mon temps et malheureusement la journée ne fait que 24 heures
pour l instant mes chroniques lectures sont mes seules façons d écrire on verra dans quelques semaines qd je me remettrai à écrire des récits
j ai peur
les lecteurs reviendront ils
mystère mystère
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Ah la la ce fichu doute qui nous envahit à la moindre occasion… C’est vrai que dès qu’on s’arrête un peu même pas forcément longtemps, on se demande toujours si on va réussir à écrire de nouveau.
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Impossible de plaire à tout le monde, c’est un fait indiscutable. Je raconte souvent cette anecdote sur mon premier bouquin que j’avais donné à lire à un ami et qui me l’a rendu en me disant : » ton bouquin m’a fait chier mais il se trouve qu’il y avait ma mère chez moi à ce moment là, elle l’a lu et a adoré « …Donc en effet on n’a plus qu’a se faire plaisir. il y a une conférence TED que je trouve fantastique sur « l’inspiration et le génie dans l’écriture » d’Elisabeth Gilbert ( celle qui a écrit mange, prie et aime ). C’est drôle, très personnel et très inspirer justement et ça permet de prendre beaucoup de recul : https://www.youtube.com/watch?v=86x-u-tz0MA Bisous
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C’est super cette anecdote, elle veut est vraiment très parlante. c’est vrai qu’on peut adorer ce que quelqu’un va détester et inversement. L’important étant d’accepter que d’autres n’est pas les mêmes goûts que nous… Merci pour le lien 😉
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Meme les grands auteurs, les hyper connus doutent. Bon ok, pour eux c’est certainement plus facile que pour nous ! Courage.
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Si j’étais Marc Lévy, je crois que j’accepterais beaucoup plus facilement de douter 😀
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Comme les autres, je dirais que ta réflexion est intéressante. En effet, il y a un pas entre « savoir écrire » (ce que l’on sait presque tous faire depuis l’âge d’à peu près 7 ans) et « savoir bien écrire » … tout comme entre chanter et pouvoir franchir le casting de The Voice (moi aussi, mes enfants trouvent que je sais chanter :’D). Bref, normal que tu doutes, c’est un sacré défi que tu relèves et je te souhaite de tout cœur de réussir.
Et, perso, j’ai hâte de lire ta première œuvre !!!
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Merci ma Giulia ( je ne pourrais plus t’appeler comme ça quand tu auras quitter ton île) j’espère que ta nouvelle vie te laissera du temps pour continuer à lire ta vieille cacahuète 😉
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Bien sûr que tu pourras continuer à m’appeler ainsi (d’autant plus que tu es sur la version italienne du prénom 😉 ) et, bien sûr que j’aurai toujours le temps pour lire ma petite Cacahuète !!! (regarde, j’en trouve bien en ce moment :-P)
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❤
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Très très intéressante comme réflexion….
Je dirais que un des seuls points d’évaluation que je suis capable de me fixer, c’est déjà « est ce que moi je prends plaisir à me lire ? »
Ce n’est pas la garantie que ce que j’ai écrit plaise à d’autres, ni que c’est parfait, mais un texte ou un livre étant un ensemble, si déjà j’arrive à me lire fluidement c’est un bon point de départ 🙂
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C’est aussi ce que je me dis mais parfois quand je relis plusieurs fois ce que j’ai écrit à quelques jours d’intervalle, je peux soit adorer soit détester. Peut-être un petit fond de schizophrénie ? 😀
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C’est une bonne question, et je pense qu’effectivement la réponse vient avec le plaisir que l’on prend à écrire. Quand à se relire, c’est une autre histoire, personnellement je n’aime pas ! Mais se questionner, c’est aussi avancer 😉
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Merci Mum pour ce commentaire plein de sagesse. Bises 🙂
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quand on arrive à rester sur « se faire plaisir est l’essentiel » c’est extra. Moi je bloque! lol
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Peut-être qu’un jour tu « débloqueras » pour notre plus grand plaisir^^
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